En France, chaque année, entre 25 et 30 000 hectares de sols naturels ou agricoles sont artificialisés. Les villes et villages s’étalent en se grimant de lotissements et de zones d’activités, incitant à un usage toujours plus intensif de la voiture. En parallèle, les centres-bourgs se vident, leurs activités et commerces périclitent, laissant édifices et espaces vacants.

Ce modèle d’urbanisme consomme les sols : tout nouvel usage s’implante sur une zone non construite. Lorsqu’un espace ou un bâtiment n’apparait plus utile, il est délaissé pour aller plus loin. La crise climatique et la diminution de la biodiversité et des ressources obligent aujourd’hui à reconsidérer ce qui a été une norme depuis les années 50.

L’urbanisme circulaire propose un modèle alternatif inspiré de l’économie circulaire appliqué à la ville. Le principe est de développer la ville sur la ville existante, en travaillant à la réhabilitation et la reprogrammation du bâti et des espaces urbanisés délaissés.

Pour cela, il est possible de transformer des bâtiments existants ou d’en multiplier les usages, de densifier les espaces urbains, de recycler ou de renaturer les sols. Les exemples ne manquent pas et partout des initiatives émergent. L’enjeu consiste aujourd’hui à massifier cette pratique pour qu’elle devienne le nouveau modèle de développement urbain à l’heure de l’application de la loi Zéro Artificialisation Nette.

Pour engager cette transition, il s’agit dans un premier temps de révéler le foncier qui sommeille afin de permettre sa mutation, mais aussi de former tous les acteurs de la fabrique de la ville, avec l’appui des acteurs politiques territoriaux.

Lutter contre l’étalement urbain et travailler à la revitalisation des centres-villes et des centres-bourgs est l’occasion de repenser la fabrique de nos villes et villages et de créer un cadre de vie plus adapté aux enjeux du changement climatique.